Publicité |
Depuis le balcon de Moly-Sabata lorsqu’on regarde aujourd’hui le fleuve, un mystérieux tracé reste perceptible dans l’eau. Par quelques lignes plus sombres qui s’ajoutent au graphisme des courants, la mémoire du Rhône s’offre au regard attentif. Il faut interroger le patrimoine sablonnais pour identifier ces présences érodées, discrètes ruines d’innovations primordiales.
Henri Girardon est ingénieur en chef de la navigation. Dès 1884, il s’emploie à parfaire des aménagements déjà opérationnels sur d’autres cours européens, consistant à concentrer les flux en un seul chenal pour jouir ainsi d’une ampleur et d’une vitesse optimale. Ces installations s’inscrivent dans le désir séculaire de dompter le fleuve. Il s’agit de le contraindre sans le forcer. Qu’ils soient noyés ou plongeants, les épis participent en tant que contreforts des digues, à cet effort d’ingéniosité.
Le débit et ses préoccupations dépassent le champs de l’hydrologie. Les circulations autant physiques que dématérialisées sont des enjeux contemporains qu’il importe de maîtriser. La déambulation d’un corps et avec lui, la promenade d’un regard, suivent un mouvement canalisé par des ouvrages d’art conçus à leur attention.
La prochaine exposition à Moly-Sabata cherche à navigabiliser l’espace, pour une excursion ponctuée d’œuvres qui en modifient la trajectoire. La résonance des peintures d’Eva Nielsen et Marc Desgrandchamps forme un environnement aqueux dans lequel s’érigent les sculptures de Amandine Arcelli, Katinka Bock, Stéphanie Cherpin, Tarik Kiswanson et Émilie Perotto. L’expérience sensible de cet accrochage multiplie les écrans pour mieux tamiser à chaque passage, et continuer sans fin à découper l’élément liquide.
Moly-Sabata est une résidence d’artistes mettant à disposition ses ateliers et ses ressources toute l’année. Elle se distingue par la diversité de ses modalités d’accueil, son action au cœur d’un réseau régional de partenaires institutionnels et ses initiatives en faveur de la production d’oeuvres grâce à des financements spécifiques. Son rayonnement public est alimenté par une exposition annuelle tout en perpétuant une tradition de transmission ancrée depuis 1927 dans ce lieu d’hospitalité, propriété de la Fondation Albert Gleizes.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Isère et la Communauté de Communes du Pays Roussillonnais soutiennent la Fondation Albert Gleizes pour son programme de résidences d’artistes à Moly-Sabata.
gratuit
Informations détaillées extraites du Guide Tourisme France :
- consultez aussi la fiche du département de l'Isère