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Un homme, le corps cassé sur une béquille, lève les yeux sur les noms inscrits sur la stèle d'un monument aux morts. On entend la voix de Jean Jaurès qui met en garde contre la guerre. L'homme s'appelle Léon et il vient raconter l'histoire de son pote Jean.Jean était un ouvrier éduqué et lucide, militant syndical. Léon, lui, est naïf et illettré. Ils travaillaient à la mine où ils se sont rencontrés et ont milité. Et puis, la guerre est arrivée, détruisant tout sur son passage. 400.000 morts dès le premier mois, dont Jean!C'est l'histoire d'une désillusion et du gaspillage du progrès social que nous raconte Patrice de Bénédetti dans ce solo dansé et parlé. Léon ne rend pas hommage à des martyrs d'une guerre de panache! Il vient évoquer la classe ouvrière laminée, devenue chair à canon et le fatalisme après l'assassinat de Jaurès, à la veille de la guerre.Léon dresse un petit autel à l'aide d'un casque de combat, d'une pomme, d'un seau de gravier et deux bouteilles de vin en guise de fleurs. Et il danse. Sa danse est inspirée du butô, cette chorégraphie japonaise issue de la guerre qui imite les corps morts pour mieux dialoguer avec les disparus. L'essence du butô imprègne le personnage, avec ses saccades, ses lenteurs et ses états de corps contrastés, grotesques ou cassés.Avec Yui Mitsuhashi pour la dramaturgie et le regard extérieur, Patrice de Bénédetti travaille ce solo, depuis trois ans. Il en fait un hommage à son grand-père résistant et surtout à son père, soldat de carrière et militant syndical. Le monument aux morts devient un lieu de teÌmoignage, une tribune de pierre ouÌ€ se déroule un acte artistique.Ce spectacle sera suivi par la cérémonie officielle d'inauguration de la rénovation du monuments aux morts, en présence des associations patriotiques locales et des autorités.
L'érection d'un monument fut décidée par le maire Charles Oudille et le conseil municipal dès 1922. Il fut inauguré en 1924. Il portait alors les noms des Villarois, " morts pour la France " au cours de la guerre de 1914-1918. Après la guerre de 1939-1945, ainsi qu'après les autres conflits en Indochine et en Algérie, de nouveaux noms ont été ajoutés sur la stèle. Le carrefour formé avec la rue du Haut-de-la-Taye porte depuis 1996 le nom de place du Souvenir-Français.
Meurthe-et-Moselle
Gratuit
Informations détaillées extraites du Guide Tourisme France :
- consultez aussi la fiche du département de Meurthe-et-Moselle
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