Église Notre-Dame de Trédrez (doc. Mairie de Trédrez-Locquémeau)
Visites gratuites et guidées de l'église de Trédrez de 14h00 à 18h00
Public concerné : Tout public
Trédrez (Tredraezh en langue bretonne) est une ancienne paroisse de l'évêché de Tréguier, mentionnée pour la première fois en 1330.
Elle fut formée à partir de la paroisse primitive de Ploumilliau dont elle constituait une trève, son nom signifiant la " trève de la Grève ", par référence à la Lieue de Grève qui la borde au Sud. Locquémeau constitue elle même une trève de Trédrez.
Yves Helori de Kermartin, Saint Yves, fut recteur de Trédrez de 1284 à 1292.
Charles Roverc'h, recteur au moment de la Révolution, fut aussi le premier maire de la commune.
La paroisse a été rattachée à celle de Saint-Michel-en-Grève pendant quelques années, de la Révolution jusqu"en 1826.
Saint Laurent fut le premier patron de la paroisse avant d'être supplanté par la Vierge.
Le placître de l'enclos paroissial de Trédrez est délimité par un mur de granit en grand appareil, classé le 6 mars 1925. Côté cimetière, un banc est intégré au mur ; il est aujourd'hui partiellement enfoui.
Trois entrées avec escalier, échalier, et croix donnent accès au placître, au nord, à l'est et au sud.
L'entrée principale, au sud, outre le double échalier, comporte aussi un portail de ferronnerie et une croix dont le socle est sculpté en ronde bosse d'un poisson. A droite de l'échalier est scellée depuis la fin du 19è siècle une pierre de schiste appelée " oreiller de Saint Yves ". Cette pierre était auparavant située dans un champ près de Kervorgan, et faisait l'objet de pratiques superstitieuses. Ramenée par le recteur, d'abord au presbytère, puis près de l'église à son emplacement actuel, elle fut bénie en 1897 par Monseigneur Fallières, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier. Elle est gravée " S + Y " (Saint Yves).
Le cimetière qui entoure toujours l'église comporte un ossuaire du 16è siècle. Il fut utilisé jusqu'en 1898 pour conserver les ossements extraits des tombes réaffectées. L'édifice s'ouvre sur une galerie à six arcades en accolade.
L'église a été classée depuis le 19 janvier 1911. Bâtie dans le style gothique flamboyant en granit de grand appareil, elle remonte dans sa majeure partie à 1500. Elle fut agrandie, en 1699, d'un transept sud, en 1858 de la chapelle des fonts baptismaux, et en 1865, du bas-côté sud. Le mur nord et la sacristie furent rebâtis en 1873. Toutes ces évolutions furent réalisées dans le style gothique d'origine, ce qui confère à l'édifice une grande unité.
Le porche principal, surmonté d'une secrétairerie où se réunissait jadis le conseil de fabrique et où l'on conservait également les archives, est enclavé dans les agrandissements attenants. La croisée d'ogives du porche est ornée, en clé de voûte, des armes des seigneurs de Coatrédrez: " d'or à un lion de gueules ". Au dessus de la porte à arc en accolade de style gothique flamboyant, est une belle statue du Christ en majesté. De part et d'autre du porche, au dessus des bancs, l'ensemble complet des douze statues en bois polychrome des Apôtres date du 17è siècle. Dans chaque angle du porche, des angelots supportent la voûte.
La façade méridionale s'orne de gargouilles représentant des animaux fantastiques.
Le chevet à noues multiples constitue l'une des innovations architecturales de Philippe Beaumanoir. Il est à trois pans, chacun d'eux formant pignon, ouvert d'une grande fenêtre, et surmonté d'un gâble élancé. La décoration, très ouvragée, comprend des moulures, des crochets, des pinacles, des gargouilles.
A l'ouest s'élève un clocher-mur, bâti en 1500, il se caractérise par ses contreforts, sa tourelle d'accès abritant un escalier à vis et surmontée d'un lanternon pyramidal orné d'un fleuron, sa plate-forme avec balustrade ouvragée supportant le beffroi surmonté d'une petite flèche et de pinacles. Abattu par la foudre en 1881, le clocher fut immédiatement reconstruit à l'identique.
Le portail occidental est en arc en accolade avec décoration de crochets et fleuron. Il est surmonté d'une fenêtre en ogive avec remplage flamboyant.
NEF & BAS-COTES : L'église possède une nef à cinq travées à arcades en arc brisé, soutenues par des piliers armoriés octogonaux (sauf le dernier qui est cylindrique). Ils sont sans chapiteaux.
Le premier pilier de la nef porte une inscription gravée en moyen-breton: " En bloaz mil pemp cant an dat an ti man a renovelat ". La traduction la plus admise de cette inscription est la suivante : " En l'an mil cinq cent cette maison fut renouvelée ". Parmi les édifices attribués à Philippe Beaumanoir, l'église de Trédrez suit donc la chapelle Saint-Nicolas de Plufur (1499). Au dessus de l'inscription apparaissent les armoiries mi-parties de Coatrédrez et de Leizour.
Au nord, un bas-côté de cinq travées comporte, au fond, une cheminée destinée à chauffer l'église et aussi probablement l'eau du baptême des nouveaux-nés. Au dessus, très beau groupe de Sainte Anne, de la Vierge et de l'Enfant Jésus, statue en bois polychrome du 15è siècle.
Le bas-côté sud fut construit par Le Bellec de Trédrez en 1865 : ses trois travées sont à arcades en voûte angevine, supportés par de fins piliers à chapiteaux au décor végétal. Dans ce bas-côté est conservé l'ancien maître-autel de style baroque.
Le plafond lambrissé de la nef est en forme de carène de navire renversée. Entraits et sablières s'ornent d'animaux fantastiques, de figures humaines et de motifs végétaux. Cette charpente est l'oeuvre de Jehan Jouhaff qui l'a signée dans un phylactère sur la sablière nord . On lui doit aussi la librairie de la cathédrale de Tréguier (1484). Les blochets du fond de la nef (extrémité des sablières), figurent des anges portant des inscriptions : " Hegarat person ", " Pius papa nonus ", " MDCCCLVIII ", c'est-à-dire respectivement : " Hégarat recteur ", " Pie IX pape ", " 1858 ". Ces blochets datent la construction de la chapelle des fonts baptismaux.
Les fonts baptismaux en granit datent du 14è siècle. Ils sont surmontés d'un baptistère considéré comme le plus ancien de Bretagne. Daté des premières années du 16è siècle, il s'apparente aux jubés de Kerfons, Loc-Envel ou Locmaria, oeuvres d'ateliers morlaisiens. La décoration gothique flamboyante mêle, entre autres, l'hermine du duché de Bretagne et la fleur de lys du royaume de France dont le Traité d'Union fut signé en 1532.
Dans la nef, côté méridional, la belle statue de bois du Christ remonte au 16è siècle. Côté nord, la chaire est de Le Merrer, sculpteur de Lannion (1880).
TRANSEPT & CHOEUR : A la croisée du transept, les sablières s'achèvent par des blochets sculptés d'anges portant les armoiries des Coatrédrez et de familles alliées.
Le chevet à trois pans est éclairé par trois grandes fenêtres aux vitraux colorés. Le maître-autel, néo-gothique, est de Le Merrer. On y remarque un panneau de l'Annonciation, et, sur la porte du tabernacle, un Pélican nourrissant ses petits. A droite de l'autel, la statue en bois polychrome de Saint Yves (17è siècle). Dans les murs, à gauche de l'autel, un sacraire à la porte sculptée du visage du Christ, et à droite, une piscine. Les statues, aux angles du transept, sont celles, à gauche, de Saint Hyacinthe de Cracovie, et, à droite, de Saint Jean-Baptiste. Elles sont toutes deux du 17è siècle. Le lutrin, du 17è siècle également, présente l'originalité de figurer non pas un aigle, mais un pélican. La bannière est en velours et soie et brodée de fil d'argent. Datant du 17è siècle, elle représente, sur une face, une Vierge à l'Enfant, et sur l'autre, l'Adoration du Saint-Sacrement.
Dans l'aile sud du transept, au-dessus d'un autel ancien de granit, sculpté en ronde-bosse de deux poissons, est en honneur le retable de Notre-Dame, Fleur de Jessé. Cette oeuvre précieuse, en bois polychrome et doré à la feuille, date du début du 16è siècle. Son auteur est inconnu. Elle représente Marie portant l'enfant Jésus, entourée de la lignée des Rois d'Israël dont elle est issue. L'ancêtre le plus ancien, Jessé, est allongé au sol , endormi. De lui sort un tronc dont les branches portent 12 rois, parmi lesquels David, jouant de la harpe. Marie, nouvelle Eve, écrase de son pied la tête d'une démone, Eve du péché originel, qui lui présente dans sa griffe une pomme. Comme dans l'Apocalypse, Marie apparaît sur un croissant de lune, entourée des rayons du soleil. Trois anges la couronnent, deux portent aussi la couronne d'épine et les trois clous de la crucifixion, annonçant le destin de Jésus.
Dans l'aile nord du transept, l'autel rassemble des éléments baroques des 17è et 18è siècles. Les statues du 15è siècle représentent Saint Sébastien, Saint Laurent, ancien patron de la paroisse, et Saint Eloi, patron des forgerons. La porte sculptée de la sacristie est ancienne. Au dessus se trouve une toile du Rosaire du début du 19è siècle, dans un beau cadre du 17è.
VITRAUX : Ils comprennent :
- au chevet : vitraux de Piriou (Lannion), de 1873, représentant, à gauche, Saint Corentin et Saint Tugdual, au centre, Saint Quémeau, Notre-Dame, et Saint Yves, à droite Saint Guillaume et Saint Brieuc.
- Dans le transept sud : vitrail de Bessac (Paris), de 1904, représentant la naissance de la Vierge, et portant le nom du donateur, l'abbé Yves-Marie Durand, recteur.
- Dans le bas-côté sud : vitrail de Michaël Messonnet (Quintin) de 1990.
- Dans la chapelle des fonts baptismaux et au fond de l'église : grisailles d'Hubert de Sainte-Marie (Quintin) de 1980.
- Dans le bas-côté nord, deux vitraux d'Hubert de Saint-Marie (Quintin) de 1965, et trois vitraux de Charlemagne (Toulouse) de 1869.
Les vitraux du 16è siècle, mentionnés dans des ouvrages anciens, avaient tous été remplacés à la fin du 19è siècle.
ABORDS DE L'EGLISE : Derrière la mairie, part un étroit sentier, qui débouche sur la Place Jules-Gros. Dallé de schiste, il mène ensuite au presbytère. Ce sentier est nommé Pavé (ou Pas) de Saint Yves.
Le presbytère est un bel édifice du 17 siècle, entouré de hauts murs.
En face du presbytère, au débouché du Pavé de Saint Yves, la fontaine est dédiée à Saint Laurent.
Vers le sud, une autre grande fontaine en pierre de grand appareil est dédiée à la Vierge. Cette fontaine alimente un lavoir.
Vers le nord, au croisement de la route de Locquémeau s'élève un calvaire, Kroas ar Bodeg, du 16è siècle. Il est surmonté d'une fleur de lys. Ce monument est classé depuis le 22 décembre 1927.
Les derniers travaux de restauration
- Réfection et restauration des planchers (2000)
- Restauration du mobilier inscrit : Groupe de Sainte-Anne et ancien Maître-autel (2000)
- Restauration du tableau du Rosaire du XVIIIème cadre et toile (2000)
- Restauration du mobilier inscrit : Retable latéral sud de Sainte-Anne (2001)
- Travaux de menuiserie et de maçonnerie (2002) :
- Porte de la sacristie et porte du sacraire
- Enduits sur le mur sud du transept
- Travaux restauration des enduits et raccords (2003) :
- Rejointoiements extérieurs des façades sud et ouest (2004-2005)
- Restauration du mur d'enclos avec reprise de l'escalier sud-est, remplacement de la porte ouest et peinture des portes nord et sud (2007)
- Travaux divers sur couverture, lambris, entrait de la nef, sablière sous chéneau et bancs sous le porche (2012)
- Travaux divers de charpente
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Photos extraites du Guide Tourisme France
Visites de l'église de Trédrez pendant les heures d'ouverture de la mairie
GRATUIT
Informations détaillées extraites du Guide Tourisme France :
- consultez aussi la fiche Église Notre-Dame de Trédrez
- consultez aussi la fiche du département des Côtes-d'Armor
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