Visite libre et visite commentée
Église Saint-André de Patay classée Monument Historique (MH) en 1925 Fiche Mérimée : PA00098986. Divers mobiliers classé MH conservé dans l'édifice, vitraux Jeanne d’Arc
Archives sur les prigines :
La plus ancienne mention de Patay (Papitagus) connue apparaît dans un diplôme de Robert le Pieux daté du 25 décembre 1002. L’église de Patay a été donnée à l’abbaye de Bonneval entre la fondation de celle-ci (857), plus probablement après 1050, et 1144, date à laquelle elle est mise sous la protection du Saint-Siège avec toutes les possessions de l’abbaye par une Bulle du pape Luce II. De Bonneval, des moines bénédictins furent alors envoyés à Patay pour christianiser la contrée ; ils résidèrent dans un prieuré édifié au sud de l’église avant 1172, date à laquelle une charte mentionne son prieur Adam. Détruit, il n’en reste que quelques vestiges (comme le porche au 15 Grande Rue) ainsi que des traces dans les archives.
Extérieurs de l’église :
Avant d’entrer dans l’église, observons la façade et son portail central en arc surbaissé mouluré que l’on trouve au 16e siècle, celui-ci a pu être édifié suite aux dommages subis par l’église en 1563.
Dans le mur sud, une porte en arc brisé, aujourd’hui condamnée, surmontée d’un tympan trilobé (en trèfle) permettait d’accéder à l’église du côté du prieuré. Les lobes de ce trilobe sont ronds, alors qu’ils deviennent des arcs brisés après la guerre de Cent ans ; Mais leurs jonctions sont plus pointues que dans les trilobes du premier art gothique (mi-12e) ; Cela signifie donc que ces lobes sont plutôt du style du 13e siècle. Cependant, les claveaux irréguliers de l'encadrement, dont un très long, et l’absence de clé de voûte font penser à une réfection tardive. Ce portail est très bas : le niveau du sol a monté depuis l’édification du bas-côté. En 1853, la venelle a aussi été nivelée afin de drainer les eaux stagnantes.
Le chevet présente deux travées rectangulaires encadrant une abside à trois pans. Une sacristie a été construite contre la travée de l’angle nord-est en 1778. L’ensemble est de style flamboyant, avec des contreforts obliques dans les angles et de larges baies aux remplages refaits, soulignées par un larmier tout autour de cette partie de l'édifice. Cet élément est relativement tardif dans les églises Renaissance.
Enfin, le mur nord présente un pignon de style gothique percé d’une petite porte de style flamboyant, surmontée d'un arc en accolade . Celui-ci, ainsi que le bas-côté, s’appuient sur la tour-clocher qui est donc antérieure. Le clocher présente des contreforts obliques permettant de le dater de la Renaissance, mais le haut a été repris plus récemment. Une aquarelle de 1838 montre qu'il y a bien la base des échauguettes au sommet de la tour, et que seule la partie charpentée a été légèrement modifiée. Sur chaque face, une baie en plein cintre au niveau des cloches permet la diffusion du son. Ce niveau est séparé par un larmier soutenu par des modillons soulignés par une mouluration arrondie ou en doucine, forme plutôt tardive de la Renaissance.
Intérieurs de l’église :
Entrons dans l’église par le petit porche bâti sur la porte latérale et dont l’oculus quadrilobé est néogothique. Les quelques marches à descendre montrent l’ancienneté du lieu de culte. En se plaçant au fond de l’église face au chœur, on remarque que les axes de la nef et du chœur ne sont pas alignés.
Les éléments les plus anciens conservés dateraient du 13e siècle : le bas-côté sud et la nef qui était alors moins large.
L’accès à la tour-clocher se faisait depuis le chœur et l’escalier était à l’intérieur de la tour, ces dispositions défensives portent à supposer que la tour a été construite au moment des derniers troubles de la guerre de Cent Ans ou peu après (mi-15e siècle) ; et l’ensemble transept-abside dans la 2e moitié du 15e ou au 16e siècle. Le bas-côté nord a été élargi vraisemblablement avant l’éclatement de la guerre de Religion (1562).
Les voutes de la nef et des bas-côtés, ainsi que les peintures de l’abside datent du 19e siècle. Aux retombées des voutes, on peut reconnaître des copies en plâtre des culots de la salle des Thèses de l’ancienne université d’Orléans. Les originaux, polychromés, sont au nombre de 12 et datent du 15e siècle. Ils ont été reproduits sans exhaustivité dans de nombreuses églises du Loiret ; l’église de Patay pourrait être l’édifice qui en présente le plus.
Dans la chapelle latérale, les vitraux qui commémorent la victoire de Jeanne d’Arc du 18 juin 1429 ont été créés pour le 500e anniversaire grâce à une souscription publique en 1929 et réalisés par l’atelier Lorin de Chartres. Ils sont les seuls à ne pas avoir été soufflés par l’explosion d’un train de munitions en 1944. On peut noter ici qu’un vitrail représentant Charrette, Commandant des zouaves pontificaux en 1870 leur faisait pendant.
En retournant au fond de l’église, remarquons une peinture murale représentative de l’art macabre du 15e siècle ; cette iconographie se développe dans une période marquée par les épidémies meurtrières, la guerre et surtout par la prise de conscience de l’égalité des hommes face à la mort quel que soit leur niveau social. Ici, la représentation se limite à un transi (squelette recouvert de peau) statique, qui n’entraîne pas les vivants dans une danse. Ce qui nous est parvenu de cette peinture est très dégradé et on peut tout à fait imaginer que cette représentation se développait sur d’autres surfaces (faces de ce pilier/autres piliers ou murs). A noter que le personnage semble tenir un serpent dans sa main gauche, une probable référence au péché originel.
Objets protégés au titre des monuments historiques :
- 1660 la plaque de Jacques Daniel, IMH 2019
Dans le fond de la nef et le bas-côté nord, plusieurs plaques funéraires sont remarquables ; sur cette plaque de marbre noir gravée, il est intéressant de relever que le testament a été passé une dizaine de jours seulement avant le décès de ce probablement jeune curé puisque ce sont ses parents qui font mettre cette plaque. Quant à l’emplacement de l’inhumation qui se veut symbolique devant la nef et donc sous le passage des fidèles, elle nous permet de confirmer la présence d’un cimetière actif à cette date contre l’église. Dernière chose à relever, la fondation de messe avec rente à perpétuité sur les religieuses, qui met déjà en évidence les liens entre la cure et l’hospice (qui fut établi en 1631 et construit à partir de 1633 rue Trianon).
- 1669 la plaque commémorative de fondation de messe de la famille Haymon, IMH 1994
Cette imposante plaque de pierre gravée nous apprend notamment que Marie Haymon et son époux Louis Rossignol, de son vivant garde du corps de la reine Marie de Médicis, ont été inhumés dans l’église vis-à-vis cette épitaphe.
- 1689 la plaque de la famille Aubert, IMH 1994
Parmi les personnes citées, Pétronille Grégoire qui a également été inhumée dans l’église comme le précise son acte de décès (Archives départementales).
- 1870 la plaque du Comte de Suarez d’Aulan qui mourut au champ d’honneur le 1er décembre 1870 à Patay, IMH 2019
- Le tableau de la Nativité (262 cm x 182 cm), IMH 1994
La découpe cintrée indique son emplacement primitif dans un retable. Cette huile sur toile est une copie de 1663 d’après un original de Jacques Stella (huile sur toile de 1639 conservée au Bowes museum (Royaume-Uni)), mais probablement via une gravure car l’image en est inversée. Le peintre a fait preuve d’une grande maitrise technique qui se remarque dans le rendu des carnations (Vierge et angelots), des drapés, de la lumière et de certains détails comme la paille. L’œuvre a été restaurée en 2005.
- La statue de la Vierge à l’enfant en bois polychromé, 15e siècle, IMH 1994
Haut-relief en chêne avec des restes de polychromie (cheveux marron clair, or et brun foncé, carnation rose clair, couronne or, extérieur du manteau face rouge et revers noir, intérieur noir et beige, col de la robe or, rouge et bleu foncé, reste de la robe rouge, noir et beige, rouge sur les joues et lèvres de la Vierge, iris bleue et pupille noire, pour l’Enfant : yeux blanc et pupille noire, lange blanc), cette sculpture d’applique (moins travaillée à l’arrière) pleine et en un seul morceau a été réalisée en taille directe. Des traces d’outils sont visibles notamment sur le torse et les cheveux de la Vierge ; elles devaient être masquées par la polychromie. Réduite ultérieurement à un buste, la statue avait été habillée d’un manteau pour la Vierge et d’une robe pour l’enfant. Elle devait probablement être trop altérée par les insectes xylophages (vrillettes) à l’instar du bras gauche de l’enfant. L’œuvre a été restaurée et a repris place dans l’église en janvier 2022. patrimoines, Paris. Entrée libre de 9h00 à 19h00 et 1 visite guidée : dim 22/09/2024 à 14h00
Public concerné : Tout public
Eglise à trois nefs dont la construction s'étend du XIIIe au XVe siècle. Les retombées des voûtes s'appuient sur des culots sculptés de feuillages et de personnages.
Le clocher est implanté au nord du choeur. Son fût carré sur lequel reposent quatre clochetons, est prolongé par une élégante flèche très effilée.
L'origine de cette église se confond avec celle du monastère de bénédictins fondé par l'Abbaye de Bonneval au VIIe siècle. Un document de 1272, émanant du Saint Siège et signé par le pape Grégoire X fait mention du prieuré et de la cure de Patay. Ce prieuré se situait près de l'église. Il en reste quelques vestiges dans la grande rue.
L'église où Jeanne d'Arc est venue prier après sa victoire du 18 juin 1429 (tournant décisif de la Guerre de Cent Ans) a été incendiée en 1563 au cours des Guerres de Religion. Elle a donc été restaurée dans la seconde moitié du XVIe siècle. Son sanctuaire fut profané vers 1793 et transformé en magasin de vins.
Jusqu'au XVIIIème siècle, Patay dépendait du diocèse de Chartres, c'est en 1801, lors du Concordat, que la paroisse fut rattachée au diocèse d'Orléans.
L'Eglise est inscrite depuis 1925 à l'inventaire des monuments historique
dimanche 22 septembre 2024 - 14:00 - 15:00
Gratuit
Informations détaillées extraites du Guide Tourisme France :
- consultez aussi la fiche Église Saint-André
- consultez aussi la fiche du département du Loiret
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